Non à la prolifération des antennes relais dans les zones habitées

Non à la prolifération des antennes relais dans les zones habitées

mercredi 29 octobre 2014

Courrier adressé au maire de Nantes demandant le retrait du projet


Nantes, le 26 septembre 2014


Collectif Santé pour tous
Membre de l'Association nationale Robin des Toits
à

Madame le Maire de Nantes


Objet : opposition à l'installation de trois antennes de radiotéléphonie au 13, rue de Montréal
Dossier : DP 44109 13 A1876
Lettre recommandée avec accusé de réception.


Madame le Maire,

Une habitante de notre quartier a récemment découvert, par hasard, un panneau annonçant l'installation future, par la société Orange, de trois antennes de radiotéléphonie sur le toit de l'immeuble du 13, rue de Montréal. Ce panneau est fixé au pied d'un lampadaire, devant une place de parking généralement occupée, de sorte qu'il est difficilement visible pour qui n'en connaît pas déjà l'existence. Au cours de la collecte de signatures que nous organisons, nous avons constaté que la plupart des habitants du quartier ignoraient totalement l'existence de ce projet  et ce alors même que l'autorisation délivrée par la mairie date de plus de 9 mois.
De plus, conformément aux engagements pris par l'Association des Maires de France et l'Association Française des Opérateurs de Téléphonie Mobile, l'autorisation de tels travaux impose au maire de provoquer et de tenir une réunion d'information et de concertation avec les riverains qui peuvent se faire assister par les sachants de leur choix et à laquelle l'ensemble de la population est invitée. A notre connaissance, cette réunion n'a pas eu lieu.
Enfin, nous nous sommes déplacés au service de l'urbanisme qui n'a pas été en mesure de nous fournir le dossier technique. En conséquence, nous ne savons pas si les études de vent et de charge, obligatoires avant toute pose de ce type d'antennes sur un immeuble, ont bien été effectuées.

Ce projet soulève une opposition massive de la part des habitants du quartier. Les trois antennes seront implantées à 275 m de l'école maternelle et primaire Paul Gauguin et à 200 m de la crèche municipale Vanille Chocolat, au cœur de la Cité HLM Bout des Pavés. Celle-ci compte parmi ses habitants de très nombreux enfants et l'immeuble du 13 rue de Montréal abrite plusieurs personnes déjà fragilisées (personnes handicapées, âgées ou souffrant déjà du cancer) : ces personnes vivant dans la proximité immédiate des antennes seront exposées de manière constante, jour et nuit, à un rayonnement électromagnétique de forte puissance.
Il est aujourd'hui impossible d'ignorer la nocivité et la dangerosité de ce rayonnement pour la santé des riverains, notamment le risque permanent et transitoire d'un déclenchement ou d'une évolution accélérée de divers cancers, en particulier chez les enfants (leucémies, tumeurs au cerveau).
De récentes prises de position officielles confirment cette dangerosité. Le 27 mai 2011, dans sa Résolution 1815 concernant « Le danger potentiel des champs électromagnétiques et leurs effets sur l’environnement, » l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe recommande aux Etats membres :
  • d’abaisser les seuils admissibles pour les antennes-relais conformément au principe ALARA et d’installer des systèmes de surveillance globale et continue de toutes les antennes.
  • de déterminer les lieux d’implantation de toute nouvelle antenne GSM, UMTS, WiFi ou WIMAX non pas en fonction des seuls intérêts des opérateurs, mais en concertation avec les responsables des collectivités territoriales et avec les habitants ou des associations de citoyens concernés.
  • Le 31 mai 2011, après de longues années de dénégation, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), organisme dépendant directement de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a déclaré que les champs électromagnétiques issus des Radio Fréquences, qui incluent principalement ceux des communications mobiles, "peuvent être cancérogènes pour l'homme".
  • Dans la publication du 3 avril 2013 de l'étude Péri Tox, l'INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) reconnaît les effets sanitaires de champs électromagnétiques constants de fréquence 900 Mhz. Les émissions de la téléphonie mobile, variables en fonction du nombre des appels, sont encore plus nocives.

Ces trois nouvelles antennes dans une zone qui en compte déjà 6 dans un rayon de 2 km (15 dans un rayon de 6 km), au cœur d'une cité HLM, ne nous semblent pas nécessaires pour l'usage quotidien de nos téléphones portables ; elles ne nous semblent aller ni dans le sens d'un service rendu à la population, ni dans celui d'une réduction des dépenses de santé, ni dans celui de la volonté d'excellence écologique affichée par notre ville.
C'est pourquoi nous vous prions, en qualité de responsable de la qualité de vie et la protection de la santé de tous vos administrés, de retirer l'autorisation de ce projet et de nous accorder dans les meilleurs délais un entretien sur ce sujet. Nous vous informons par ailleurs que nous faisons une demande de mesure de l'exposition au champ électromagnétique en l'état actuel des choses, dans un rayon de 0 à 300 m du lieu d'implantation, en présence des membres de notre collectif.

Nous vous remercions, Madame le Maire, de l'attention portée à notre demande et nous vous prions d'agréer l'expression de nos sentiments distingués.

Collectif Santé pour tous, membre de l'association nationale Robin des Toits.
En liaison avec la coordination nationale des Collectifs contre les antennes relais.

Pour le collectif,
Cénéric Niobey
Anne-Marie Charrier
Jessy Chauveau
Danielle Le Quay
Monique Boursier
Valérie Sinn
Alain Briand



Copie de la présente lettre à :
- Mr François de Rugy, député de la première circonscription de Loire-Atlantique
- Mr Pascal Bolo, adjoint quartier nord
- Mme Pascale Chiron, 3e adjointe, logement
- Mme Marie Annick Benâtre, 12e adjointe, santé publique
- Mme Catherine Bassani-Pillot, conseillère, santé environnementale
- Mr Bassem Asseh, 16e adjoint, dialogue citoyen.

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