Nantes, le 26 septembre
2014
Collectif Santé pour tous
Membre de l'Association nationale Robin
des Toits
à
Madame le Maire de Nantes
Objet : opposition à
l'installation de trois antennes de radiotéléphonie au 13, rue de
Montréal
Dossier : DP 44109 13 A1876
Lettre recommandée avec accusé de
réception.
Madame le Maire,
Une habitante de notre
quartier a récemment découvert, par hasard, un panneau annonçant
l'installation future, par la société Orange, de trois antennes de
radiotéléphonie sur le toit de l'immeuble du 13, rue de Montréal.
Ce panneau est fixé au pied d'un lampadaire, devant une place de
parking généralement occupée, de sorte qu'il est difficilement
visible pour qui n'en connaît pas déjà l'existence. Au cours de la
collecte de signatures que nous organisons, nous avons constaté que
la plupart des habitants du quartier ignoraient totalement
l'existence de ce projet et ce alors même que l'autorisation
délivrée par la mairie date de plus de 9 mois.
De plus, conformément
aux engagements pris par l'Association des Maires de France et
l'Association Française des Opérateurs de Téléphonie Mobile,
l'autorisation de tels travaux impose au maire de provoquer et de
tenir une réunion d'information et de concertation avec les
riverains qui peuvent se faire assister par les sachants de leur
choix et à laquelle l'ensemble de la population est invitée. A
notre connaissance, cette réunion n'a pas eu lieu.
Enfin, nous nous sommes
déplacés au service de l'urbanisme qui n'a pas été en mesure de
nous fournir le dossier technique. En conséquence, nous ne savons
pas si les études de vent et de charge, obligatoires avant toute
pose de ce type d'antennes sur un immeuble, ont bien été
effectuées.
Ce projet soulève une
opposition massive de la part des habitants du quartier. Les trois
antennes seront implantées à 275 m de l'école maternelle et
primaire Paul Gauguin et à 200 m de la crèche municipale Vanille
Chocolat, au cœur de la Cité HLM Bout des Pavés. Celle-ci compte
parmi ses habitants de très nombreux enfants et l'immeuble du 13 rue
de Montréal abrite plusieurs personnes déjà fragilisées
(personnes handicapées, âgées ou souffrant déjà du cancer) :
ces personnes vivant dans la proximité immédiate des antennes
seront exposées de manière constante, jour et nuit, à un
rayonnement électromagnétique de forte puissance.
Il est aujourd'hui
impossible d'ignorer la nocivité et la dangerosité de ce
rayonnement pour la santé des riverains, notamment le risque
permanent et transitoire d'un déclenchement ou d'une évolution
accélérée de divers cancers, en particulier chez les enfants
(leucémies, tumeurs au cerveau).
De
récentes prises de position officielles confirment cette
dangerosité. Le 27 mai 2011, dans sa Résolution 1815 concernant
« Le danger potentiel des champs électromagnétiques et leurs
effets sur l’environnement, » l'Assemblée parlementaire du
Conseil de l'Europe recommande aux Etats membres :
- d’abaisser les seuils admissibles pour les antennes-relais conformément au principe ALARA et d’installer des systèmes de surveillance globale et continue de toutes les antennes.
- de déterminer les lieux d’implantation de toute nouvelle antenne GSM, UMTS, WiFi ou WIMAX non pas en fonction des seuls intérêts des opérateurs, mais en concertation avec les responsables des collectivités territoriales et avec les habitants ou des associations de citoyens concernés.
- Le 31 mai 2011, après de longues années de dénégation, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), organisme dépendant directement de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a déclaré que les champs électromagnétiques issus des Radio Fréquences, qui incluent principalement ceux des communications mobiles, "peuvent être cancérogènes pour l'homme".
- Dans la publication du 3 avril 2013 de l'étude Péri Tox, l'INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques) reconnaît les effets sanitaires de champs électromagnétiques constants de fréquence 900 Mhz. Les émissions de la téléphonie mobile, variables en fonction du nombre des appels, sont encore plus nocives.
Ces trois nouvelles
antennes dans une zone qui en compte déjà 6 dans un rayon de 2 km
(15 dans un rayon de 6 km), au cœur d'une cité HLM, ne nous
semblent pas nécessaires pour l'usage quotidien de nos téléphones
portables ; elles ne nous semblent aller ni dans le sens d'un
service rendu à la population, ni dans celui d'une réduction des
dépenses de santé, ni dans celui de la volonté d'excellence
écologique affichée par notre ville.
C'est pourquoi nous vous
prions, en qualité de responsable de la qualité de vie et la
protection de la santé de tous vos administrés, de retirer
l'autorisation de ce projet et de nous accorder dans les meilleurs
délais un entretien sur ce sujet. Nous vous informons par ailleurs
que nous faisons une demande de mesure de l'exposition au champ
électromagnétique en l'état actuel des choses, dans un rayon de 0
à 300 m du lieu d'implantation, en présence des membres de notre
collectif.
Nous vous remercions,
Madame le Maire, de l'attention portée à notre demande et nous vous
prions d'agréer l'expression de nos sentiments distingués.
Collectif Santé pour
tous, membre de l'association nationale Robin des Toits.
En liaison avec la
coordination nationale des Collectifs contre les antennes relais.
Pour le collectif,
Cénéric
Niobey
Anne-Marie Charrier
Jessy Chauveau
Danielle Le Quay
Monique
Boursier
Valérie Sinn
Alain Briand
Copie de la présente
lettre à :
- Mr François
de Rugy, député de la première circonscription de Loire-Atlantique
- Mr Pascal
Bolo, adjoint quartier nord
- Mme Pascale Chiron, 3e
adjointe, logement
- Mme Marie Annick
Benâtre, 12e adjointe, santé publique
- Mme
Catherine Bassani-Pillot, conseillère, santé environnementale
- Mr Bassem Asseh, 16e
adjoint, dialogue citoyen.
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